Chantier de Fouilles, S1: Tuiles et Fondations.

Chantier de Fouilles, S1: Tuiles et Fondations.

Publié le 9 juin 2017 dans Retour en images

Mardi 06/06, l’équipe Karakol prend ses marques. Arrivée du bureau-vélo par le train depuis Bruxelles. Les gares et leurs accès difficiles, ça rend l’escapade sportive. Tempête, pluie, nouvel environnement, nouveaux accents. Nous attendions ce moment depuis longtemps ! La préparation de cette résidence a été longue, et nous avons hâte de nous frotter à la rue et à ses habitants.

Mercredi 07/06, c’est la tuile ! Premier trajet vers le quartier de la rue de Lille. Le bureau-vélo se dégonfle. Clac, pneu éclaté ! Heureusement, Béthune est aussi cycliste, nous trouvons ce qu’il nous faut pour réparer la bête apeurée.

Les gens commencent à se demander ce qui se passe devant le centre social Rosa Luxembourg : 3 karakoliennes installent un salon cosy avec des coussins rouges, une table et des livres. Dehors, dans le vent et les papiers et feuilles mortes qui volent, ça papote et ça débriefe. Regards en coin, bonjours timides, curieux, pressés ou pressants. Qu’est-ce qui se passe ici ? C’est une surprise, revenez demain, on vous en dira plus.

Et une autre karakolienne qui fait toujours des allers-et retour avec un bâtiment rouge sur roues (est-ce un vélo, un bureau, une mini maison dépliable ? Qui sait…). Les habitués du bar PMU le Longchamp nous lancent des regards en coin.

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Jeudi 08/06, branle-bas de combat. Plannings, listings, retro-plannings, re-listings, post-its, marqueurs, flèches, points, symboles, cartes des quartiers, échanges de conseils pour alpaguer les habitants du quartier sans les brusquer, leur donner envie de venir, de boire un café avec nous. Concrétisation des ateliers à proposer. Ce jour sera l’occasion de lancer l’abécédaire du quartier avec son lexique.

La grande collecte débute, nous interpréterons ensuite toutes ces données pour la restitution finale. Le but du jeu est de faire des portraits robots des quartiers, en amassant un maximum d’informations venant des habitants ou des passants sous toutes les formes possibles : écrits, dessins, voix. Nous les amenons progressivement à s’imaginer dans le futur.

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Installation : 15 min suffisent. Un grand panneau vert annonce la couleur : « Aujourd’hui, les gens ne se parlent plus dans la rue. Qu’en pensez-vous ? » Mais oui, mais non, pourquoi ça ? Vous pouvez nous expliquer ? Vous voulez du café ? Et voilà la machine enclenchée. Les passants se prêtent au jeu avec plaisir. L’accueil est sympathique, beaucoup ont besoin de parler, quitte à dépasser de loin le cadre de nos questions. On enregistre le témoignage des plus bavards. Notre plus beau remerciement : ça fait du bien d’avoir un espace de parole comme ça, spontané et décontracté ! Et dans notre quartier en plus! Parce qu’il ne se passe jamais rien ici vous savez…

Comme nous ne sommes pas du quartier, pouvez-vous nous indiquer sur la carte des lieux que vous aimez, ou que vous n’aimez pas ? Votre trajet ? Jeunes et moins jeunes, tout le monde colle sa petite gommette sur la carte.

Vous voulez nous aider ? Trouvez-nous un mot qui définirait votre quartier et qui commence par C ! Trop calme ? Containers à poubelles ? Convivial ? Ça oui, devant le centre social, ça l’est ! Le bureau-vélo créé l’attraction. L’attroupement appelle les autres passants également. Notre lexique se remplit, l’air de rien.

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Nous clôturons notre journée en inscrivant cette phrase à la craie sur le sol, tirée des mots définissant le quartier de la rue de Lille :

Alpaguons Breynaert, Cyclistes Discrets ! Enfants-Fenêtres, Gens d’Hiver Insupportables… Je Joue à la Marelle sur des Kilomètres, jusqu’à Lille. Il Manque juste la Nature. Ouvrons toutes nos Portes, Pistes, Passages. Questions de Rue ? SILENCE ! Tais-toi, Téléphone portable ! L’Universel souffle dans le Voisinage, Vent Yourcenar en Zone bleue.

 

Vendredi 09/06, le bureau-vélo se déplie devant l’école Michelet, rue de Lille. Nous recherchons un autre public. Cette fois-ci, nous cherchons à comprendre qui sont les habitants. Pour cela, nous inventons le jeu : Vide tes poches ! Il s’agit de comprendre ce qui constitue un individu en 2017 : un téléphone, des clés, des cerises, une carte, des photos, un clou, un spinner, une plante verte, un ticket de caisse… Nous prenons des photos, méthodiquement classées.

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Nous poursuivons notre abécédaire en cherchant autour de nous ces lettres dans l’espace public. Quitte à tricher parfois! Cela donne l’occasion de se balader et de découvrir le quartier au travers des yeux des habitants.

Et nous voulons faire des portraits chinois du quartier : sous forme écrite ou sous forme de micro-trottoir. Si votre quartier était un animal, lequel serait-il ? Une tortue ! à oui pourquoi ?

Et une couleur ? Multicolore dit l’une. Gris répond l’autre.

Un gout ? Fade ! Sucré ! Ah oui mais pourquoi ? Pas facile de s’expliquer !

La question se complique : si un homme du futur posait le pied pour la première fois ici même, maintenant même. Quelle serait sa première exclamation en sortant de son vaisseau spatial ? Il refermerait sa porte aussi sec selon une première dame. Waw!, nous lance une jeune qui arrive tout récemment du Congo.

Et sous la rue, qu’est-ce qu’il y a? Oui, dessous les pavés et le macadam?

Décidément, ce quartier suscite de multiples interprétations. La collecte promet d’être riche !

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