Chantier de fouilles, S3 : Mont Liébaut, pas si ghetto!

Chantier de fouilles, S3 : Mont Liébaut, pas si ghetto!

Publié le 23 juin 2017 dans Retour en images

Lundi 19/06:

Journée logistique. Bilan des 2 dernières semaines, Réunions, nouvelles moutures de planning, budgets, réalisation finales lors de la fête au Mont Liébaut le 13 juillet. Réunion à ce propos avec le service politique de la ville et le service animation de la ville de Béthune. Les cerveaux fument sous la chaleur de plus en plus accablante, mais la fête se précise!

Mardi 20/06: 1e incursion au Mont Liébaut. Installation devant la médiathèque Buridan. Un groupe de jeunes d’une petite 10aine d’années se prennent au jeu du lexique avec un enthousiasme parfois débordant. Les mots fusent et s’encanaillent, se recadrent, s’effacent, se précisent, pour toucher une réalité encore bien différente des autres quartiers jusque là visités. Agressivité, peur, deal, racisme (parfois), mais aussi chantiers (et donc nouveautés, mais aussi perturbations), verdoyant, cosmopolite, calme, rires, liberté et jeux… C’est que tout n’est pas tout noir ou tout blanc, m’dame! Et oui, le lexique est le moyen de nommer, et donc de faire exister d’une manière un peu plus complexe les réalités environnantes. Les ressentis sont mitigés, entre ras-le-bol et positivisme.

D’autres passants nous éclairent sur les habitudes du quartier. Un groupe de bénévoles du secours catholique est une mine d’or d’informations. Quelques mamans, des personnes âgées viennent se confier et vident leurs poches. Au sens propre comme au sens figuré! Cela nous donne une foule d’indications sur le parcours de ces promeneurs, travailleurs et usagers de la rue, et surtout, c’est un prétexte à amorcer la discussion. Mais le kit de survie d’un monsieur de 80 ans ne rentre pas dans la boîte. Comment prendre en photo ce chien, qui dépasse de loin tous nos protocoles de prise de vue?

Mercredi 21/06: Le petit marché de la place de la communication. Nous récoltons des témoignages précieux, qui sortent même parfois du cadre de notre intervention. Le récit de vie d’un homme âgé, immigré algérien vaut la peine d’une écoute attentive.

Nous partons en ballade à la recherche des lettres dans l’espace public avec quelques femmes du quartier. Même le balayeur se prend au jeu et nous aide, le regard amusé et heureux d’observer ces camaïeux de gris sous un angle nouveau. Mais la chaleur monte vite en ce jour de canicule. Nous replions bagage.

Notre après-midi est consacrée à préciser notre intervention du 13 juillet place de la Communication au Mont Liébaut, et les fameuses « traces » que nous souhaitons laisser dans l’espace public. Deux axes d’intervention donc: une exposition éphémère le jour J, qui retracera notre processus et mettra en avant les collectes effectuées dans les quartiers. Ce même jour sera l’occasion d’inaugurer le parcours et la carte des différentes installations dans les quartiers étudiés (sous réserve d’autorisation): des plaques métalliques gravées seront installées sur certains mobiliers urbain, et présenterons nos travaux d’interprétations décalées et poétiques. Disséminées un peu partout dans la ville, les passants pourront s’amuser à toutes les retrouver.

 

Jeudi 22/06:

Installation devant les bureaux de la politique de la ville. Nous pouvons ainsi interroger un autre public: les travailleurs du quartier, des jeunes femmes du foyer, des jeunes du collège Verlaine. M. Alain Michaux, conseiller municipal, amoureux du quartier et ancien « zupien » nous offre un témoignage sur l’historique des lieux plus que passionnant, notamment sur les choix des noms de rues, faisant cohabiter anciens révolutionnaires, villes et régions d’Europe et quelques écrivains et poètes, comme Pierre Loti ou Verlaine. Mais que font-ils là, entre Danton et le Canada?

Nous nous posons également au pied du bloc 1A, avenue de Madrid. Sur cette pelouse minée de mégots de cigarettes, un petit attroupement se forme. Ah bon, vous habitez au 5e? moi je suis au 3e mais je vais bientôt déménager. Vous n’êtes pas gênés par le bruit? Nous observons la vie d’un bloc. Les générations se croisent. Un slam du quartier s’improvise avec deux jeunes qui ne quitterons pas leurs vélos. Des anecdotes émergent, le lexique s’étoffe, sans filtres. Les portraits chinois révèlent une réalité « dure et acide à l’extérieur », mais « molle et douce à l’intérieur », comme le résume un jeune de 14 ans.

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