Trois femmes prennent tour à tour la parole. Trois récits qui se croisent, se contredisent parfois, pour rendre compte de la complexité de la situation israélo-palestinienne. Sauf que ces trois identités n’en forment qu’une : l’auteur demande à ce que ces voix soient incarnées dans un seul corps.
Stefano Massini déploie l’histoire de ces femmes aux destins inéluctablement liés : Eden Golan, professeure d’histoire juive, Shirin Akhras, étudiante palestinienne et Mina Wilkinson, militaire américaine d’une quarantaine d’années. Dans un geste d’une grande densité on voit Rachida Brakni se démultiplier. C’est un théâtre de la sensation qui met à distance le sensationnel.
Ces femmes sont égales et pourtant leurs points de vue diffèrent fondamentalement. Réfutant tout manichéisme, l’auteur suggère que les trois points de vues ne sont que le fruit d’une expérience singulière. Dans un décor dépouillé qui se fait espace de projection, on se rappelle à la force de suggestion du théâtre. Le spectateur voyage, imagine, reconstitue. Ce qui lui paraissait lointain lui apparaît si proche.
- Texte
- Stefano Massini
- Mise en scène
- Arnaud Meunier Comédie de Saint-Étienne
- Interprétation
- Rachida Brakni
- Traduction
- Olivier Favier, Federica Martucci
En bref...
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