Focus sur Witold Gombrowicz

Focus sur Witold Gombrowicz

Publié le 4 novembre 2014 dans Autour des spectacles

En lien avec le spectacle Yvonne, Princesse de Bourgogne, nous vous proposons de lire quelques extraits de textes et d’entendre quelques pistes sonores pour mieux connaître Witold Gombrowicz.

émission de radio Une vie, une œuvre – Witold Gombrowicz (1904-1969) (France Culture)

Witold Gombrowicz, extrait de Testament, Entretiens avec Dominique de Roux (éd. Belfond, 1969)

L’artiste ne raisonne pas, il se défoule. Chez l’artiste, tout se passe simultanément, tout collabore, la théorie avec la pratique, la pensée avec la passion, la vie avec la valorisation et la compréhension de la vie, l’envie d’un succès personnel avec l’exigence de l’œuvre en cours, les exigences de l’œuvre avec la vérité universelle, la beauté, la vertu, il n’est rien qui puisse prétendre à dominer le reste, tout est interdépendant, comme dans tout organisme vivant. […]
S’attaquer à ce qu’on méprise, à ce qu’on déteste, à la violence, à la fausseté, à la cruauté, à toute scélératesse, telle qu’elle se présente, sans se préoccuper des raisons profondes. Je me crée par l’œuvre. D’abord je combattrai, et après j’apprendrai ce que je suis.

Allen Kuharski, extrait de Le théâtre virtuel de Witold Gombrowicz (éd. Institut d’études slaves, Paris, 2007)

En tant que dramaturge, Witold Gombrowicz occupe une position unique dans l’histoire du théâtre mondial. On pourrait le surnommer le Jean Genêt de la Pologne ou encore l’Oscar Wilde ou le Joe Orton polonais. Alors que son œuvre possède la vigueur philosophique d’un Genêt et d’un Sartre, il présente une caractéristique essentielle qui leur fait défaut : un sens de l’humour et une légèreté de ton presque sans égale dans le théâtre européen du XXe siècle. Gombrowicz trouvait évidemment ces rapprochements avec des dramaturges étrangers à la fois surfaits et contraignants, un mépris sans doute causé par sa révolte contre la notion pénible de « polonité » entretenue tout autant par les Polonais que par les étrangers. Je dirais que sa contribution au théâtre du XXe siècle est aussi significative et singulière que celle de Brecht, de Genet ou de Beckett, même si la nature précise de cette contribution est soumise à une redéfinition constante à travers les adaptations théâtrales et la réception critique de ses œuvres. Que son œuvre soit encore un espace où se produit un travail artistique et théorique vivant, quelques bonnes décennies après son apparition dans le monde théâtral, au même moment d’ailleurs que ses contemporains Beckett et Ionesco, dont on ne peut pas en dire autant, témoigne de la force du théâtre de Gombrowicz. L’absence d’une tradition qui marquerait la représentation de ses œuvres ainsi que l’absence de fixité stylistique dans son écriture, explique le paradoxe de sa position au premier rang des auteurs dramatiques classiques du XXe siècle ; il demeure à la fois « contemporain » et « classique » parce que son œuvre résiste encore à se figer en une forme unique.

(lire la suite)

émission de radio Gombrowicz, les formes et la force de Didier Cahen (archive ina.fr)

pour aller plus loin

à lire

Retrouvez des livres de Witold Gombrowicz dans la bibliothèque :

  • Journal (tome I et II), éd. Folio
  • Théâtre (Yvonne, Princesse de Bourgogne; Le Mariage; L’Histoire (opérette); Opérette), éd Folio

liens

Site consacré à Witold Gombrowicz

Page wikipédia de Witold Gombrowicz

 

 

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