King Kong Théorie n’a de théorie que le titre. S’il faut lui donner un genre c’est manifeste. Mais pas de ces manifestes dogmatiques non, ici c’est d’intime à intime. Comment l’histoire et les opinions de Virginie Despentes mobilisent le spectateur que je suis.
Le point de départ de cette introspection est à trouver dans le film d’aventures de Peter Jackson. Ce qui frappe dans ce King Kong c’est non pas le final apocalyptique mais le couple que forment le grand singe velu et la jolie blonde. Sur l’île déserte, Naomi Watts et le monstre se rapprochent mais cette relation faite de tendresse et marquée par l’absence de toute connotation sexuelle, sera rapidement mise à mal. Virginie Despentes y voit comme une parabole sur le saccage d’un nouveau rapport serein possible entre les hommes et les femmes.
Avec un dosage parfait entre humour constant et provocation, l’auteure raconte la violence des rapports entre les femmes et les hommes. Et notamment les stéréotypes qui nous définissent aux yeux de l’autre sexe.
Salima Boutebal est Virginie Despentes. C’est un one-woman-show : elle parle haut et fort, invective, se reprend, murmure, s’interrompt pour une danse, se rassied. L’approche est musicale et on retrouve toute la veine punk de l’auteure. C’est drôle et féroce, et tendre aussi : la comédienne est tantôt la jolie blonde, tantôt la grosse bête à fourrure.
Virginie Despentes n’a qu’une seule idée en tête, marteler que le féminisme ne libère pas les femmes, le féminisme libère tous : “Le féminisme est une aventure collective, pour les femmes, pour les hommes, et pour les autres”. Effectivement c’est bien d’une révolution dont il s’agit, et il serait temps qu’on s’y mette.
- De
- Virginie Despentes (éditions Grasset, 2006)
- Version scénique
- Salima Boutebal, Cécile Backès
- Mise en scène
- Cécile Backès
- Avec
- Salima Boutebal
En bref...
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