Norah Krief pousse la chansonnette ? Mais quelle comédienne ! Et quelles chansons !
Voici un solo qui prend la forme d’un impressionnant tour de chant. Norah Krief qui connaît bien Shakespeare pour avoir notamment joué la double partition Cordelia- Le Fou dans Le Roi Lear, est à l’initiative de ce troublant chant d’amour et de désolation.
Un amour sans mesure qui est une raison de vivre et aussi une raison d’écrire. “Tu es pour moi le monde”, s’enflamme le poète. Entourée d’un trio aux sonorités rock, la comédienne se fait tour à tour femme fatale, amoureuse passionnée, amante délaissée. Le travail s’est imaginé sur le plateau avec le compositeur Frédéric Fresson au piano, au plus près du rythme shakespearien. Les trois musiciens s’improvisent alors partenaires de jeu pour la comédienne.
D’autant que ces énigmatiques Sonnets, missives enflammées à l’être aimé, n’ont pas de destinataire. Et c’est une blessure ouverte que ce chant.
Les Sonnets soulèvent un questionnement universel sur le temps, la vieillesse et bien sûr l’amour. Le spectacle pose comme point de départ l’errance d’une comédienne au moment d’entrer en scène. Nous nous invitons dans sa loge ; sur le plateau, quelques rideaux et puis une coiffeuse, ce petit meuble surmonté d’un miroir encadré d’ampoules qui symbolise à lui seul le théâtre. La comédienne est dans un entre-deux entre réel et fiction et le temps du spectacle est le temps de sa préparation. C’est une adresse franche, elle nous interpelle. Par et avec les mots de Shakespeare, elle crie son désir d’être.
- Textes
- William Shakespeare
- Traduction, adaptation
- Pascal Collin
- Composition, direction musicale
- Frédéric Fresson
- Direction artistique
- Richard Brunel | La Comédie de Valence CDN Drôme-Ardèche
En bref...
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