La voix qui prend le plateau en premier c’est elle : c’est Duras. Marguerite Duras est là et elle est à l’oeuvre : elle fait de son drôle de roman d’anticipation Détruire dit-elle une oeuvre théâtrale.
Écrit dans les mois qui ont suivi Mai 68, le texte est plein de cette envie de s’affranchir et d’inventer autrement. Mais pour en arriver à une révolution politique, indique Duras, il faut en passer par une « révolution intérieure ». Il faut tout détruire pour trouver de nouvelles façons de faire et d’agir.
C’est peut-être une maison de repos, une clinique, un hôtel certainement. Il y a un parc au loin séparé des résidents par une grande baie vitrée et plus près, des courts de tennis, l’air est plein du bruit de balles s’écrasant contre des raquettes. Dans une de ses oeuvres les plus mélancoliques, Marguerite Duras décrit un monde qui aurait « perdu le sommeil ». C’est de cet état de rêve éveillé que naît le geste de Jean-Luc Vincent. La scène baigne toute entière dans le brouillard. S’en détache un ensemble de comédiens habités, portant au plus haut l’incandescence du verbe de l’auteure. Mais il y a aussi de l’irrévérence et du profane. La prose de Duras l’appelle aussi. Ne dit-elle pas de ses personnages qu’ils sont des « mutants » ?
- D’après détruire dit-elle de
- Marguerite Duras
- Adaptation, mise en scène
- Jean-Luc Vincent | Les Roches Blanches
- Collaboration artistique
- Anne-Elodie Sorlin
- Jeu
- Edith Baldy, Isabelle Catalan, Xavier Deranlot, Julien Derivaz, Airy Routier, Anne-Elodie Sorlin, Jean-Luc Vincent
En bref...
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