Elles sont cinq Clèves. Cinq comédiennes pour interpréter l’histoire publiée anonymement de la passion de la Princesse de Clèves pour le Duc de Nemours.
Magali Montoya en propose une version intégrale répartie entre ces différentes voix qui ne seront pas de trop pour rendre compte du détail et de la finesse d’analyse de Madame de La Fayette. Ensemble, elles révèlent la théâtralité du roman et se laissent traverser dans leurs corps par l’incandescence de l’écriture.
Composé d’un entrelacs de récits, de dialogues et d’envolées plus lyriques La Princesse de Clèves est le grand roman français de l’expression du sentiment amoureux. Sur scène, cette tension est redoublée par une proposition musicale qui s’invente live. L’air vibre, déchiré par les cris qui émanent de la guitare électrique de Roberto Basarte, un musicien qui a joué notamment avec les Rita Mitsouko, Dave Stewart ou Pigalle. Et dans la proposition scénique d’Emmanuel Clolus, une place centrale est donnée à Sandra Detourbet qui détaille, en direct aussi, une posture, un geste et offre aux spectateurs son regard de peintre. Elle prolonge le texte, anticipant même, comme le précise la metteure en scène, “l’inconnu” de ce qui advient sur le plateau.
Sommet inégalé sur les ravages de l’amour et notre incapacité à faire sans, cette oeuvre est aussi l’occasion d’une réflexion sur les apparences. Magali Montoya se penche sur ces rôles que nous endossons et qui chacun d’entre eux révèlent une part de nous-même : je suis tous ceux-là. Et nous, spectateurs témoins de ce surgissement amoureux, nous nous reconnaissons dans cette vérité.
- De
- Madame de La Fayette
- Adaptation, mise en scène
- Magali Montoya | Compagnie Le Solstice d'Hiver
- Avec
- Arlette Bonnard, Éléonore Briganti, Élodie Chanut, Bénédicte Le Lamer, Magali Montoya
- Peinture
- Sandra Detourbet
En bref...
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