Que faire ? [le retour] est porté par deux comédiens exceptionnels : Martine Schambacher et François Chattot. Ils forment un couple de clowns du quotidien, infatigables et irrésistibles.
Ce sont des gens comme vous et moi qui réalisent le fantasme absolu, à partir “du doute hyperbolique” de Descartes, de reconsidérer les vieux acquis et de les mettre dans la balance.
Le spectacle commence de la manière suivante : il est assis à la table de cuisine et répare un vieux réveil ; elle arrive et range méthodiquement les courses. Elle s’empare du volume poussiéreux trouvé au fond du sac et captivée, se lance dans la première des Méditations métaphysiques de Descartes : ”Je m’appliquerai sérieusement et avec liberté à détruire généralement toutes mes anciennes opinions”.
Ils font le tri et question nettoyage de printemps ils sont intraitables. Tout y passe : la Révolution française, le marxisme, l’art abstrait, mai 68…
Y’a tout qui tangue et on jubile à les regarder faire parce que nous aussi parfois on trouve que “ça ne va pas” et qu’il faudrait un peu faire le ménage dans les grandes théories émancipatrices. Nos deux clowns se mettent à chanter et on se surprend à fredonner du Piaf, du Mouloudji, du Trenet.
Le titre fait évidemment référence au traité révolutionnaire de Lénine mais il faut bien avouer qu’à sa suite, on se l’est déjà tous déjà posée cette question-là. Et se la formuler, c’est sans doute enclencher un mouvement. Marcel Proust déjà, alors fort dilettante, ne sachant pas bien à quoi s’employer quelques années avant d’engager À la Recherche du temps perdu, ne se confiait-il pas à son ami d’études le 10 juillet 1901 : “J’ai trente ans aujourd’hui et je n’ai rien fait” ?
- Textes
- Jean-Charles Massera, Benoît Lambert (and guests...)
- Conception, mise en scène
- Benoît Lambert | Théâtre Dijon Bourgogne – CDN
- Avec
- Martine Schambacher, François Chattot | compagnie Service Public
- Scénographie, lumière
- Antoine Franchet
En bref...
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