Rien ne va plus à la maison ! La tempérance et le quant-à-soi bourgeois volent en éclats et Molière précipite dans un shaker géant : deux soeurs que tout oppose, une mère toute-puissante, un mari dépassé, un frère manipulateur et Trissotin, un intrus qui a des vues sur tout ce petit monde.
Le poète Trissotin, un bel esprit pédant et ridicule, mène la danse et, adoubé par Philaminte, attise un conflit larvé entre les femmes et les hommes du foyer. C’est une évidence : les hommes ont perdu la main et ce qui les anime avant tout, c’est de se saisir du pouvoir. À travers ce prisme, Macha Makeïeff raconte l’illimité du désir féminin que tous les hommes, désarçonnés par tant de puissance, essaient de contenir. Philaminte, Bélise, Henriette débordent du cadre et refusent de rester sagement à l’endroit où elles ont été reléguées. Nous sommes à l’orée des Lumières : les femmes aussi ont droit au savoir, à la science, à la philosophie. Seuls la ruse, le mensonge et surtout le rire viendront à bout de cette situation cataclysmique.
Plaçant au centre de la pièce Trissotin comme figure de séducteur grotesque, Molière cherche à faire la satire de la préciosité mais avant tout à dénoncer tous les pédants. Comédie magistralement orchestrée par un auteur en pleine possession de son art, la pièce exacerbe la violence des relations humaines. Condensée en deux courtes journées, Trissotin offre un déchaînement de désirs violents et contradictoires dans une langue corsetée mais jouissive. Deux chanteurs lyriques ont rejoint la formation pour porter au plus haut la musicalité des alexandrins. L’ensemble forme un spectacle insolent et libre.
- Texte
- Molière
- Mise en scène, décor, costume
- Macha Makeïeff | La Criée – Théâtre national de Marseille
- Interprétation (sous réserve)
- Odile Roire, Arthur Igual, Maud Wyler, Vanessa Fonte, Geoffroy Rondeau, Thomas Morris, Ivan Ludlow, Atmen Kelif, Louise Rebillaud, Arthur Deschamps, Pascal Ternisien
- Lumière
- Jean Bellorini
En bref...
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