La jeune Katalijne travaille aux côtés de sa mère depuis des années déjà. Elle passe l’aspirateur, met les chaises en place et prépare le café. Il faut se lever bien tôt pour que tout soit prêt et à 4h30, les portes du relais routier s’ouvrent. Les routiers viennent de toute l’Europe : de Belgique, de France et même d’Espagne. Remco, lui, le jeune chauffeur, passe tous les vendredis. Mais ce jour-là, c’est comme si la jeune fille le voyait pour la première fois, elle ne peut le quitter des yeux. Alors Remco s’arrêtera plus souvent et voici que Katalijne et lui évoquent un avenir commun, loin du Truckstop.
La mère ne voit pas d’un si bon oeil cet amour naissant et ne manque pas une occasion de les mettre en garde. Mais Remco n’a qu’une seule idée en tête : réunir l’argent nécessaire pour acheter son propre camion et prendre la route avec Katalijne. Rien ne se passera comme prévu et au matin du 16 juin, tout s’arrête brutalement.
Lot Vekemans nous révèle par petites touches la tragédie qui a eu lieu cette nuit-là. La brutalité des faits contraste avec la tendresse qui émane des personnages. Il y a dans cette écriture une délicatesse, un raffinement porté au détail des plus infimes des sentiments, qui impressionne. Nous nous étions projetés avec ces trois personnages mais il nous faut désormais les laisser là, au bord de la A50 et au bord de leurs rêves.
Après Bégaudeau, Koltès, Massini, Arnaud Meunier ajoute une nouvelle pièce à son étude sur les portraits de famille. En connaisseur des écritures contemporaines, il saura sans nul doute révéler toute la finesse de cette pièce encore inédite en France.
- Texte
- Lot Vekemans (éd. Espaces 34)
- Traduction
- Monique Nagielkopf
- Mise en scène
- Arnaud Meunier | La Comédie de Saint-Étienne – CDN
- Interprétation
- Claire Aveline, Maurin Olles, Manon Raffaelli
En bref...
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