Après Qui a tué mon père, les mots d’Édouard Louis retentissent de nouveau à Béthune. Ils ouvrent la voie à un théâtre de rupture. Un théâtre cru, direct, charnel, souvent cruellement drôle.
Dans Histoire de la violence, Édouard Louis fait de nouveau littérature de son existence. L’écrivain raconte comment il a rencontré Reda dans la rue, un soir de Noël, vers quatre heures du matin. Comment il lui a proposé de monter chez lui. Comment cet inconnu lui a longuement raconté son enfance, avant de pointer sur lui un révolver, de l’insulter, de le frapper, de le violer. Laurent Hatat et Emma Gustafsson portent à la scène ce récit brutal et sans pudeur. Ils créent un spectacle charnel qui se fait le miroir transgressif d’une succession d’aveux brûlants.
Un plateau vide, transpercé par des lumières sans concession : Histoire de la violence dévoile une esthétique de performance. Sur scène, trois comédiens sont en lutte. Ils font naître la polyphonie éclatée de débats personnels, sociaux, politiques… Ici, l’humanité se dit par les corps et les paroles qui les traversent. On est saisi par la poésie et la grâce de la chair qui s’exprime. Par la radicalité de ses désirs. Par le trouble qu’engendrent sa splendeur et ses emportements. Sa force et sa fragilité.
- anima motrix
- Texte
- Édouard Louis (éd. du Seuil)
- Adaptation et mise en scène
- Laurent Hatat, Emma Gustafsson
- Jeu
- Louis Arène, Samir M’Kirech, Julie Moulier
En bref...
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