Tout part d’une citation de Tchekhov : “enterrer les morts, réparer les vivants”. Il est en effet question d’un être qui disparaît et d’un autre qui est sauvé. Le risque pris par le premier permet au second de s’installer plus durablement dans la vie. C’est ce don qui est l’objet du livre.
Le roman de Maylis de Kerangal est ce qu’il nous faut : il puise profond en nous et nous ranime. La mobilisation de tous les personnages, semble nous dire l’auteure, n’a pas d’autre finalité que de créer de la communauté et c’est de ce commun que peut naître à nouveau la vie.
Le livre s’ouvre sur une plongée dans le milieu du surf au Havre : un mini-van plein de copains au petit matin. Et tout bascule : le jeune lycéen Simon Limbres, en état de mort cérébrale. Les parents répondent oui à la question du chirurgien et Claire Méjan reçoit l’appel tant attendu : tous les voyants sont au vert pour une transplantation cardiaque.
Le roman est un monument de précision, on sait tout des personnages : ce qui les anime, comme ce qui les révolte. C’est un récit palpitant extrêmement documenté qui circule avec une aisance absolument stupéfiante entre chaque individu. Jamais on aurait cru pouvoir s’approcher de si près de ces humanités.
Réparer les vivants, roman couronné de nombreux prix littéraires en 2014, est porté par un rythme haletant digne d’un épisode d’Urgences ou de 24 heures chrono et qui semblait appeler la scène. Le projet de Sylvain Maurice est donc de décoller littéralement la voix qui traverse le livre. Et il sera aidé en cela par une petite équipe de comédiens formidables. Une poignée de voix pour dire toutes les voix.
- D’après le roman de
- Maylis de Kerangal
- (éditions gallimard, publié par verticales) adaptation, mise en scène
- Sylvain Maurice | Théâtre de Sartrouville et des Yvelines CDN
- Assistant à la mise en scène
- Nicolas Laurent
- Avec
- Vincent Dissez, Joachim Latarjet
En bref...
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