Dans la chanson des Rolling Stones, ça commence de cette façon : quelqu’un s’adresse à nous avec une petite voix, on y percevrait presque de la gêne : « C’est moi, tu ne me reconnais pas ? » Chez François Bégaudeau et Benoît Lambert, le diable a troqué ses cornes et sa queue fourchue pour un costume-cravate un peu étriqué. Le diable a trouvé six émissaires : trois hommes et trois femmes. Quadras, affublés de leurs sempiternels attachés-cases et portable à la main, ils dirigent, conseillent, expertisent. Bref, ils veillent à notre quotidien et en sont les artisans dévoués. Notre bien-être dépend de cette élite.
Ils étaient des convertis et des prêcheurs. Dans La Bonne nouvelle, les voilà repentis. Ils reviennent sur scène pour mettre en mots l’effondrement de leurs rêves : rien ne s’est passé comme prévu. Ils avaient espéré changer les choses ou nous offrir une France forte mais ils prennent devant nous conscience de l’impasse dans laquelle ils se sont engagés. Ce sont des « libéraux repentants ».
Que se passe-t-il lorsque ceux qui ont dessiné, orchestré, légiféré notre monde reviennent la queue entre les jambes ? Ils y ont cru au capitalisme, au tout-économique et à la concurrence effrenée, mais voilà qu’ils font l’aveu de leur échec. La bande des six se lance dans un semblant de séminaire et s’adresse à nous avec les outils d’aujourd’hui : chansons, sketchs, gags. On retrouve dans ce spectacle l’invention et la folle énergie de Que faire ? (le retour) présenté la saison dernière. La Bonne nouvelle enfonce aussi ses racines dans un terreau hétérogène, au croisement de la philosophie, de la sociologie et de la littérature.
- Conception
- François Bégaudeau, Benoît Lambert
- Texte
- François Bégaudeau
- Mise en scène
- Benoît Lambert | Théâtre Dijon Bourgogne – CDN
- Interprétation
- Christophe Brault, Anne Cuisenier, Elisabeth Hölzle, Pierric Plathier, Géraldine Pochon, Emmanuel Vérité
En bref...
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