Spectacles

Elle Brûle

04 Oct. 2014

À propos

On dit du temps qu’il s’écoule. Allusion imagée au sablier ou à l’antique clepsydre. Pas d’horloge au mur ici, les journées sont rythmées par le réveil réglé en mode « radio » qui laisse échapper de la chambre une mélodie familière. Histoire d’accompagner avec douceur la sortie de la nuit, et d’engager avec entrain la journée de travail à venir.

Car depuis qu’on a quitté l’école, c’est le travail qui occupe nos journées. Et Emma s’y active, elle cherche, parcourt les petites annonces, passe des entretiens. Elle s’accroche mais rien n’y fait. Elle n’est pas faite pour le labeur et l’écoulement du temps semble l’affecter autrement que les autres.

Une fois Charles parti au boulot, Emma pose sa montre-bracelet sur la table. Elle se libère de cette chaîne et levant les yeux, accueille cet homme qui fait son entrée : c’est Léo.

Emma, Charles… les prénoms sont familiers. De Madame Bovary, il reste l’essentiel : un rêve d’ailleurs, un désir d’en découdre avec le réel et de s’inscrire autrement dans le monde.

La matière première d’Elle brûle c’est bien l’ordinaire des jours, rythmés par le retour immuable des petits déjeuners familiaux. On est happé par cette forme-ci de réalisme. L’auteure Mariette Navarro a écrit au fil des répétitions et des improvisations de chacun et ce processus singulier produit un objet d’une troublante acuité. On enjambe alors le cadre, comme dans ces fantasmes cinématographiques qui voient le personnage fendre l’écran.

Dans un geste qui s’apparente à celui de l’écrivain Annie Ernaux et dont Caroline Guiela Nguyen se sent proche, les Hommes Approximatifs réussissent ici un rêve de théâtre : distinguer des individus, leur conférer, comme le dit Ernaux, « valeur d’existence ».

Depuis sa création en 2oo8 la compagnie s’attaque à cette gageure : s’exiler dans cette salle obscure qu’est le théâtre pour mieux dire le monde. Et elle y parvient incontestablement. Pour nous les spectateurs c’est une expérience précieuse, rare.

En bref...

Mise en scène
Caroline Guiela Nguyen
Écriture au plateau
les Hommes Approximatifs
Textes
Mariette Navarro
Avec
Boutaïna El Fekkak, Margaux Fabre, Alexandre Michel, Ruth Nüesch, Jean-Claude Oudoul, Pierric Plathier

...

Toute la distribution

Infos pratiques

Dates de programmation

samedi 04 Oct.
12:00

Informations détaillées

Type d'événement
Spectacles
Durée
2h25
Âge minimal
à partir de 15 ans

L'équipe artistique

Distribution

Mise en scène
Caroline Guiela Nguyen
Écriture au plateau
les Hommes Approximatifs
Textes
Mariette Navarro
Avec
Boutaïna El Fekkak, Margaux Fabre, Alexandre Michel, Ruth Nüesch, Jean-Claude Oudoul, Pierric Plathier
Scénographie
Alice Duchange
Costumes
Benjamin Moreau
Création lumière
Jérémie Papin
Création sonore
Antoine Richard
Collaboratrice artistique
Claire Calvi
Vidéo
Jérémie Scheidler
Masques
Phanuelle Mognetti
Stagiaire à la dramaturgie
Manon Worms
Suivi dramaturgique
Julien Fišera
Piano
Teddy Gauliat-Pitois
Régie générale
Serge Ugolini, Didier Raymond
Régie son
Clément Roussillat
Régie lumière
Samuel Kleinmann
Habilleuse
Magali Devaux

Production

Production déléguée
La Comédie de Valence – CDN Drôme-Ardèche
Coproduction
compagnie les Hommes Approximatifs, La Comédie de Valence – CDN Drôme-Ardèche, La Colline – Théâtre National, Comédie de Saint-Étienne – CDN, Comédie de Caen – CDN de Normandie, CDN des Alpes-Grenoble, Théâtre Olympia - CDR de Tours
Ce projet a reçu
l’Aide à la création du Centre national du Théâtre

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