Pourquoi partir à la recherche d’auteurs nouveaux ? Pourquoi, comme le fait depuis plus de 15 ans la compagnie Théâtre du Prisme, monter des auteurs inconnus de la majorité du public ? Peut-être parce que l’énergie que mettent ces écrivains à se faire entendre dans ce monde en saturation emporte tout. Et que les pièces qui parviennent à se démarquer tiennent du manifeste. Revolt. She said. Revolt again. est de celles-là.
Commande de la vénérable Royal Shakespeare Company, la pièce est une œuvre hilarante, une partition musicale pour six comédiens virtuoses. Mais c’est aussi une proposition cinglante, une exploration impudique des mécanismes de domination hommes/femmes.
La pièce cherche à déconstruire la manière dont le langage et les comportements des hommes asservissent les femmes. La jeune sensation britannique Alice Birch s’attaque à tout ce que les hommes projettent sur elles, et à ce qu’ils attendent en retour. Mécanisme à l’oeuvre au cours de cette scène pas si surréaliste que cela au cours de laquelle une employée vient voir son patron pour lui indiquer qu’elle ne souhaite plus venir travailler le lundi. Mais ça coince : incapable d’entendre le désir de la jeune femme, il va pour la retenir jusqu’à lui proposer de venir au boulot avec son chien, puis la tente avec un sac à main “de travail”. C’est vrai, on parle bien de voiture de fonction alors pourquoi pas un sac à main de fonction, propose le patron.
Ce qui est attendu des femmes ? Qu’elles restent bien sagement à leur place. Alors cette pièce est plus qu’une provocation bien maîtrisée : insolente, grossière, incorrecte, c’est une bombe.
- D'
- Alice Birch | représentée dans les pays de langue française par l'Agence MCR, Marie Cécile Renauld, Paris
- Mise en scène
- Arnaud Anckaert | compagnie Théâtre du Prisme (Arnaud Anckaert & Capucine Lange)
- Traduction
- Sarah Vermande
- Scénographie
- Arnaud Anckaert
En bref...
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