À PROPOS #4

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À PROPOS… est une façon un peu différente d’aborder nos productions et de les partager.

debbie tucker green est une autrice britannique reconnue au Royaume-Uni pour ses œuvres engagées. Son écriture singulière, au style unique et puissant, proche de la partition musicale, nous emmène sur des sujets bouleversants.
Que ce soit dans mauvaise qui traite de l’inceste, dans vérité et réconciliation … ou dans corde. raide qui aborde la possibilité d’une justice privatisée, debbie tucker green ne traite jamais de ces sujets de manière frontale. Avec une extrême précision, elle développe une écriture du silence, où tout se raconte et se dit dans les interstices, les paroles entre-coupées et les respirations. 

A l’occasion de la tournée de corde. raide, mis en scène par Cédric Gourmelon, interprètes, traducteur.ices et metteurs en scène nous parlent de leur découverte de cette autrice, de la spécificité de sa langue. Comment traduire cette langue faite de silences, de phrases courtes et incisives, de répétitions ? Comment s’effectue le passage du texte au plateau ? Comment interpréter cette écriture « coup de poing » ?

corde. raide de debbie tucker green aux Éditions Théâtrales
Corde raide de debbie tucker green, mise en scène Cédric Gourmelon © Simon Gosselin
Corde raide de debbie tucker green, mise en scène Cédric Gourmelon © Simon Gosselin

Biographie de debbie tucker green

Debbie Tucker Green est une dramaturge, réalisatrice et scénariste britannique née à Londres. Elle est née le 14 juillet 1969. Connu pour son style distinctif et percutant, debbie tucker green est reconnue comme l’une des voix les plus puissantes et originales du théâtre contemporain.

Avant de se lancer dans l’écriture, debbie tucker green a d’abord étudié la peinture à la Central Saint Martins College of Art and Design de Londres. Cependant, elle a rapidement découvert sa passion pour le théâtre et a commencé à écrire des pièces qui ont attiré l’attention de la communauté théâtrale.

Son travail explore souvent des thèmes sociaux et politiques, mettant en lumière les questions de race, de classe, de pouvoir et d’identité. Ses pièces sont souvent caractérisées par un langage brut et concis, ainsi que par une utilisation innovante de la structure narrative.

En 2003, debbie tucker green a remporté le prestigieux prix Laurence Olivier de la meilleure nouvelle pièce pour sa pièce « Born Bad« . Cette pièce a été acclamée pour son exploration audacieuse de la violence familiale et de l’héritage culturel.

En plus de son travail sur scène, debbie tucker green s’est également aventurée dans le monde du cinéma et de la télévision. Elle a écrit et réalisé plusieurs courts métrages, dont « Gone Too Far! » (2013), adapté de la pièce de théâtre du même nom.

Son engagement envers l’exploration des expériences humaines les plus profondes et les plus complexes, ainsi que sa capacité à capturer la vérité émotionnelle dans ses œuvres, ont valu à debbie tucker green une reconnaissance et une admiration internationales. Son impact sur le monde du théâtre et du cinéma continue d’être profondément ressenti, faisant d’elle une figure incontournable de la scène artistique contemporaine.

En écho / pour en savoir plus :

Focus La Terrasse - avril 2024 - corde. raide de debbie tucker green
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Corde raide de debbie tucker green, mise en scène Cédric Gourmelon © Simon Gosselin

Questions aux interprètes de corde. raide

Découvrez, autour de quelques questions, le travail des interprètes de corde. raide, Lætitia Lalle Bi Benie, Frédérique Loliée et Quentin Raymond.

Quelques questions à Emmanuel Gaillot, Blandine Pélissier et Kelly Rivière

Contrairement à ce qu’on pourrait croire et en particulier dans le cas de debbie tucker green, la traduction à trois devient plus aisée, car sa langue et son univers sont complexes.  À trois, la pluralité des points de vue et d’interprétations permet également de mieux retranscrire une polysémie souvent présente dans son écriture.

Entretien croisé entre Sébastien Derrey et Cédric Gourmelon

« Dans corde. raide, on a deux mondes qui se confrontent : d’un côté la victime qui a de longs monologues et qui a une langue très inventive, on est au bord du slam parfois, on sent que ça peut être scandé, c’est une langue assez littéraire où elle décrit des images très précisément (…) et de l’autre, les deux agents administratifs, qui développent une forme de langue morte, une novlangue d’entreprise où les choses sont vidées de leur substance, où les mots ne veulent plus dire grand chose, où on contourne tout ce qui pourrait être conflictuel. Ça devient une langue insupportable et c’est elle qui déclenche la langue de la victime, qui est forte, belle, créative et puissante après un long silence. » Cédric Gourmelon, entretien avec Sébastien Derrey à propos de debbie tucker green